« Le souvenir d'une certaine image, n'est que le regret d'un certain instant."» Marcel Proust. Dan n'a pas eu une enfance difficile, il vivait confortablement dans une immense maison du centre de Chester's Mill, son mère était encore présente et son père.. restait son père. Ce petit brun au regard bleu azur ne voyait, et ne comprenait pas tout ce trafic qui se tramait autour de lui. Sa vie n'était que simplicité dans un palais d'argent et bonheur au milieu de l’obscurité.

« Si je suis ce que je possède, et que je perd tout ce que j'ai, qui suis-je ? » Erich Fromm, psychologue Allemand. 24 septembre 2003 Il devait être aux alentours de vingt-deux heures, quand le décès fut proclamé et les larmes sur les joues de Danny ne pouvaient déjà plus s'arrêter. Sa vie changea en ce 24 septembre, son comportement évolua et son monde s'écroula en ce même jour. Sa mère était morte et c'est comme si tout le mal qu'il n'avait pas connu jusqu'ici s'écroulait sur lui en un seul morceau, en un seul bloc, bloc de glace qui l'aurait frigorifié de l'intérieur, lui gelant les entrailles et créant des cascades au bord de ses yeux. Tuée, massacrée et son père qui n'était pas là. A droite, à gauche, ici et là, il était parti noyé son chagrin dans ses affaires, son trafic, ce même trafic qui l'avait tué elle, sa tendre mère. Sa vie changea, son monde s'écroula. Il aurait pu suivre les traces de son père et devenir un malfrat à la tête de nombreux moutons assoiffés d'argent, mais non, tout ça ne l'intéressait pas. Quand certains sombrent dans de mauvaises choses, lui sombrait dans son silence. Seul contre ses démons.

« J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie, ce que certains appellent la folie, mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer. » Françoise Sagan. Le collège, le lycée lui changeaient les idées et l'enfonçaient dans de nouveaux problèmes, des soucis d'un autre genre. Les brutes, les moqueries incessantes, des choses que l'on finit par qualifier d'habituelles. Et la seule chose qu'il avait cru qui le sortirait de tout ça, cette chose que l'on appelle l'amour, l'avait enfoncé dans un nouveau gouffre, ou est-ce peut-être le même que le précédent. Il s'y était engouffré bien plus profondément que les deux premières fois, mais il en était ressorti, comme à chaque fois. Aujourd'hui, le jeune brun est passé au-dessus de tout ça, il croise toujours ces brutes, mais elles ne lui feront plus jamais aucun mal, son père s'en était chargé, ou plutôt l'un de ses gorilles. Enfin, jusqu'à présent. Depuis l'arrivée du dôme, les choses ont changé, son père est coincé à l'extérieur et Danny se retrouve seul, pas qu'il n'en ait pas l'habitude, mais ceci représente une autre sorte de solitude. La vraie solitude. Celle qu'il connaît aujourd'hui est toute autre, car même quand son père n'était pas présent, il savait qu'il était là, là pour le protéger, chose qu'il ne pouvait plus faire aujourd'hui. Le protéger de Rennie par exemple. Son père n'a jamais pu le blairer et maintenant qu'il est seul face à lui, le jeune homme ne sait pas vraiment à quoi s'attendre, mais le pire dans l'histoire c'est bien le fait qu'il soit à la tête de la ville. Danny sait parfaitement que son père n'est pas le plus respectable des hommes, il sait pertinemment que ses mains sont loin d'être pures, mais il sait aussi que ce mec là, ce Jim, n'est pas clair.