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Bay Baxter
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MessageSujet: - truth is a ball and chain.    - truth is a ball and chain.  EmptyDim 17 Nov - 18:16


i wish that i didn't have to see a confident as an enemy.  common lies and the lines you cross. -
helplessly i can only watch.
- On a besoin d’un flingue chaton. Qu’il lui dit, sans un regard pour elle. Bay se relève, l’œil hagard, les lèvres serrées, luttant contre la migraine qui prend possession de ses synapses. L’intrus est déjà loin, non sans avoir emporté avec lui son butin. Il ne fait pas bon rester près de Cooper lorsqu’il a cette lueur dans le regard. Il s’emporte, s’exhorte. Aussi elle acquiesce et s’empresse de quitter la station. Attrapant sa guitare au passage, craignant de nouvelles péripéties malvenues, Bay est bien contente de sentir la pluie sur sa blessure encore à vif. Légère comme une plume, elle n’était qu’un obstacle minime pour le vaurien qui avait pénétré la station. Rien, elle n’était rien de plus qu’un obstacle. La plaie sur son front devait saigner mais la pluie la laverait, comme elle lavait ses péchés depuis si longtemps déjà. Un flingue, où diable pouvait-elle trouver cela ? Elle avait bien entendu cette rumeur en ville. Les gens oubliaient simplement qu’elle était là et parlaient sans crainte. Inaperçue, fantôme vivant, elle était souvent utile dans ce genre de moment. Il disait qu’elle aurait fait une parfaite espionne. Elle pensait qu’elle aurait fait un parfait coupable. Elle était trempée jusqu’aux os lorsqu’elle passa enfin la porte de la quincaillerie. Bay sentait à peine le froid l’envahir, sentait à peine ses vêtements coller à son corps émacié. Blanc, elle n’aurait peut-être pas du mettre un débardeur blanc sous sa veste en cuir. La boutique était presque vide, si ce n’est pour la rumeur doucereuse émanant de la cave. A pas de velours, elle longe les allées pour descendre furtivement, laissant derrière elle les traces de son passage humide. Elle n’a peur de rien Bay, pour avoir peur, il faut encore avoir quelque chose à perdre. Alors elle suit les voies et pénètre dans la pièce, s’arrête sur le seuil, interdite. Son ancienne voisine, la cinquantaine bien tassée, un fusil à la main pointe son arme sur elle, ses chaussures l’ayant trahie. Son cœur s’arrête, son sang se fige et Bay a l’impression que le temps lui-même retient son souffle. C’est une de ces moments, un de ceux où l’univers entier arrête de tourner, parce qu’il ne peut y avoir que vous qui reste béatement immobile. Où Bay aurait du garder les yeux rivés au fusil, c’était lui qu’elle observait. Les lampes de la cave ne permettaient pas une vision maximale, pas plus que l’eau qui goutait de ses cheveux mais c’était lui. Comment ? Comment pouvait-il être là, traitre à son rang, au vu et su de tous. Comment pouvait-il évoluer avec madame Frantz alors qu’il n’était pas venu la voir elle ? Les questions se bousculaient sans l’ombre d’une réponse alors que le cœur de Bay se remettait en marche plus vite que les ailes d’un colibri. Ses lèvres s’ouvrent avant de se fermer aussi tôt. Le fusil quitte rapidement les mains de son ancienne voisine sans que Bay saisisse comment. Elle reste invisible pour elle. Dans cette pièce, il n’y a que lui qui compte, lâche déserteur, vil menteur. Elle cligne des yeux. Une fois, deux fois. Il lui faut se ressaisir. Et vite. Alors elle pose son étui à guitare sur une table et sort la liasse que Porter lui a laissé avant de partir. Assez pour un flingue qu’il pensait. C’est de l’argent sale. De l’argent de la drogue, des passages à tabac. Mais ça reste de l’argent. Et ça achète encore tout. Sans jeter le moindre coup d’œil à ses lettres quelque peu visibles sous sa guitare, elle referme l’étui, le passe de nouveau sur son dos et attend. Elle ne fait que ça Bay. Attendre.
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Elijah Skÿe
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MessageSujet: Re: - truth is a ball and chain.    - truth is a ball and chain.  EmptyDim 17 Nov - 21:17


Madame Frantz, avait insisté pour qu'il l'appelle par son petit nom Lucy. Elle était entrée dans la petite quincaillerie, le regard peureux comme un petit cochon blessé. Ses joues dodues rosies par la pluie, manquant de glisser sur la première marche lorsqu'elle était entrée dans la cave. Elijah la soupçonnait de ne même pas savoir réellement ce qu'elle faisait là. Elle lui avait dit de but en blanc qu'elle voulait un fusils. Il avait eu beau essayer de la dissuader, cela n'avait pas fonctionné. Elle était une de ces ménagères peureuse, consommant tout les produits qu'elle voyait dans sa télévision HD. Mais maintenant que le Dôme était tombé comme un cheveux sur la soupe, Madame Frantz était démunie. Madame Frantz ne possédait plus son petit confort rassurant. Alors, Madame Frantz voulait une arme. Ce n'était peut-être même pas une très bonne idée, Elijah était certain qu'elle pourrait accidentellement tirer sur son mari en le prenant pour un pilleur. Et intérieurement, il en riait. Quoi ? Son mari, le vieux con dodu qui croyait avoir la science infuse lui avait légèrement tapé sur les nerfs lorsqu'il était passé à la quincaillerie et qu'il avait cru bon de donner des conseils à Elijah sur le fait de tenir correctement une arme. Quel pauvre con. La rumeur que la quincaillerie vendait encore des armes s'était rependue comme une traînée de poudre et le jeune homme ne voyait pas ça d'un très bon œil, ils allaient avoir des problèmes avec les forces de police si ça continuait et les gens se serviraient de leurs armes sur n'importe qui, même sur eux si le Dôme persistait. C'était une étrange certitude, le fait de savoir que les gens commençaient à devenir tous un peu cinglés. Çà y est, comme son idiot de mari la mère Frantz, commençait à le saouler. Non, elle le saoulait royalement. Elle faisait gesticuler ridiculement son futur fusil dans ses petites mains. L'arme n'était pas chargée. Heureusement, avait-il finit par penser. Elle manqua de lui flanquer un coup de crosse dans le visage lorsqu'elle se retourna vers lui, visiblement satisfaite de sa prise en main plus que moyenne de l'arme. Il n'avait pas remarqué, qu'elle est là. Il ne l'avait pas entendu descendre à la cave. Il pensait à elle, qu'est-ce qu'elle aurait rit en voyant Madame Frantz dans cet état de folie douce. Il l'avait pourtant cherchée pendant des mois. Bay avait disparu, mais elle était encore là. Il n'avait pas osé aller voir ses parents, pour leur demander où elle se trouvait exactement. Non, il n'avait pas pu. Il avait honte, affronter leur regard larmoyant, sans leur cracher à la gueule que c'était lui qui avait tué leur fille, il n'aurait pas pu. La vérité lui brûlait de plus en plus les lèvres, mais il la retenait. Finalement, il avait trouvé un travail ici, c'était son domaine les armes non ? Son domaine oui, mais après Bay. Elle, elle l'était, il la connaissait sur le bout des doigts. Mais c'était il y-a presque trois ans. Aujourd'hui il savait qu'elle avait changé, sans même l'avoir vu. Sa sœur, c'était sa moitié, et il savait qu'elle n'aurait pas pu en ressortir indemne. A cette pensée, il se sentit encore plus coupable. Ça le rongeait. Il n'en dormait plus, la fatigue se lisait sur son visage. Il paraissait plus vieux, Madame Frantz n'avait pas cessé de lui faire remarquer, tout en ajoutant qu'il était toujours aussi beau garçon et qu'elle serait ravie s'il l’appelait Lucy. Mais il n'avait pas envie de ravir Madame Frantz. Juste de lui vendre son putain de fusil et de la voir s'en aller. La petite lampe clignotait faiblement. Frantz lui tendit un billet de cent dollars. Vente sous le manteau. Aujourd'hui, elle n'avait pas peur de braver la loi si c'était pour protéger son cul. Elijah l'avait remercié d'un bref sourire et s'était retourné pour ranger les armes qu'elle avait essayé sans les acheter. Il n'entendit même pas qu'elle saluait une troisième personne présente dans la cave tout en remontant les marches.
D'abord, il ne la vit pas, mais l'entendit. Des gouttes d'eau tombaient en "ploc "ploc" sur le béton brut de la petite pièce sombre. Il souffla un coup, s'attendant à tomber une nouvelle fois, sur un fou furieux souhaitant une arme pour se défendre, et buter tout ce qui bouge par la même occasion. Il se retourna enfin. Il cligna des yeux plusieurs fois, ne croyant pas à ce qu'il voyait. Il sentit son cœur s'emballer de choix. Puis ralentir furieusement, comme si même son corps lui rappelait le poids de la culpabilité. Il s'avança doucement, afin de réaliser ce qu'il voyait. Sa silhouette, bien qu'aujourd'hui amaigrie, il la connaissait par cœur. Il s'approcha encore laissant tout de même un peu de distance entre eux, comme si un mur invisible les séparait. Ces yeux, ils les auraient reconnu entre tous, c'était ses yeux. A elle. Il ouvrit la bouche, il tenta de parler. Aucun son ne daigna sortir. Il se racla la gorge, une fois. Deux fois. "Bay ? C'est bien toi ?" Crétin. Bien sur que c'est elle. Il se trouva d'un coup très con. Il avait longtemps imaginé ce moment, mais c'était loin de se passer comme il l'aurait aimé. Il s'approcha encore un peu. "Ça fait presque un an que je te cherche, tu sais. Tu...tu te cachais bien apparemment...Où étais tu Bay ?" Le son de sa voix se perdit en un râle, trahissant doucement son émotion. Il perdait pieds, partagé entre mensonge et vérité.
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Bay Baxter
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MessageSujet: Re: - truth is a ball and chain.    - truth is a ball and chain.  EmptyLun 18 Nov - 14:41


no one bites back as hard on their anger. none of my pain and woe can show through but my dreams they
aren't as empty as my conscience seems to be.
La vieille Frantz la bouscula quelque peu pour passer l’étroit escalier sans qu’elle ne s’en préoccupe. Le dôme. Elle était persuadée que son apparition sonnait le glas de tout espoir de le revoir un jour. Elle n’avait eut personne à aller voir à ses abords, personne à attendre religieusement. Il n’était pas question qu’il revienne autre part que dans ses rêves. Elle les détestait de revivre jour après jour la cruelle absence qu’il avait laissé dans son sillage. Cela faisait trois ans. Trois putains d’années, alors pourquoi lui faisait-il le même effet. Pourquoi lui coupait-il le souffle de cette façon, pourquoi monopolisait-il le moindre de ses neurones. C’était insensé. Prise d’une soudaine envie de reculer lorsqu’il s’avança, elle resta pourtant bien à sa place, persuadée que les battements de son cœur, aussi puissants qu’ils étaient finiraient par trahir son trouble. Un frisson parcourt sa colonne vertébrale qu’elle met sur le dos de la pluie. Facile, plus facile. Sa voix déchire le doux rugissement de son sang à ses oreilles. Il avait cette façon de prononcer son prénom, à la fois révérencieux et possessive. Comme si elle lui appartenait et qu’elle en était parfaitement consciente. Ce n’était plus le cas. Un fantôme, c’était un fantôme qu’il voyait. Comment en aurait-il pu être autrement. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Silencieuse, tourmentée, brisée. Rien qu’une ombre.

Ses lèvres restent scellées alors qu’il s’approche encore un peu plus. Cette fois c’est instinctif et son mouvement de recul brise la dynamique doucereuse qui s’est glissée entre eux. Comprenant son geste et le regrettant immédiatement, elle s’avance de nouveau, relève le menton, plonge son regard azur dans celui d’Elijah. Bloque. Elle aurait aimé pouvoir mettre pause. Un an ? Il était de retour depuis un an ? C’était… Sa respiration accéléra brusquement en réalisant ce que cela signifiait. Un an, cela faisait un an qu’ils vivaient côte à côte. Prendre une claque, c’était comme prendre une magnifique claque dans la figure. Et le retour ne tarda pas à arriver. Ou était-elle ? Il osait lui demander où elle était alors qu’elle n’avait pas bougé d’un pouce. Alors qu’elle s’était enterrée dans cette ville, enterrée vivante. C’était lui qui avait disparu. Lui. C’était lui. La savoureuse langueur qui s’était emparée d’elle laisse place à la cuisante réalité.

Ils n’étaient rien du tout. Ils n’existaient plus et depuis déjà longtemps. ‘Ils’ n’existait pas. Un flingue. Elle était venue chercher un flingue pour Porter. Elle allait le prendre. Le ramener. Et se faire une ligne. Probablement deux. Ou trois. Il ne devait pas travailler avant ce soir, il pourrait l’accompagner. Oui, Porter était son présent, Eli n’était rien. Un plan, c’était un plan. Il lui fallut plus de volonté qu’elle ne l’aurait voulut pour s’écarter de lui. Le tremblement de ses mains n’était un problème que lorsqu’elle dut les sortir de ses poches pour attraper les armes qu’elle l’avait vu ranger. Elle n’y connaissait rien si ce n’est ce qu’elle avait vu dans les films plus jeune. Ce que son père lui avait apprit lors de quelques sorties en foret. Elle en attrapa un qui ressemblait vaguement à celui qu’elle avait utilisé, un flingue de flic surement. Plus lourd, il était plus lourd qu’elle ne l’imaginait. Le coincer dans on jean comme elle l’avait premièrement imaginé n’étaient pas négociable. Sortir avec n’était pas non plus une option. Son étui quittant une nouvelle fois son dos, elle l’ouvrit, montra celui qu’elle avait choisit à Eli avant de le bloquer dans un coin. Le tout refermé, elle était prête à partir. Partir et ne plus jamais, jamais remettre les pieds ici. Payer. Lui faire payer. Non. Payer le flingue. L’argent qu’elle avait déposé sur la table repassa par ses mains lorsqu’elle lui tendit, incapable de deviner le prix que ça pouvait bien valoir. Des munitions, il lui en fallait aussi mais la moindre seconde ici bas était de trop. Son cœur menaçait de se briser d’un instant à l’autre. Les souvenirs, chaque souvenir en sa présence effleurer sa conscience douloureuse. Les moments heureux. L’avait-elle vraiment été ? Elle ne se souvenait plus de ce que ça voulait dire. Être heureuse. Loin, cela remontait à bien trop loin. Qu’il prenne tout, peu lui importait. Elle les lui laissa de nouveau sur la table alors que ses yeux le scrutaient depuis l’entrée de la cave qu’elle avait rejoint. C’est tout semblait lui demander son regard. C’est là tout ce que tu vas faire ?
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Elijah Skÿe
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MessageSujet: Re: - truth is a ball and chain.    - truth is a ball and chain.  EmptyMar 19 Nov - 21:21


Pas une syllabe. Pas un son. Pas un mot. Elle n'avait rien dit. Elle n'avait fait que le scruter de son regard azur, dans lequel brillait une étrange lueur. Il ne chercha pas à comprendre, son regard, il le voyait accusateur. Lorsqu'on le regardait, c'était la seule chose qu'il voyait et dans le regard de Bay, cette impression était décuplée. Il voulait baisser les yeux, ne plus affronter son visage, à elle. Mais il n'y parvenait pas, bien trop absorbé par ses traits fins. C'était elle, elle était bel et bien là. Elle avait toujours su jouer de ce regard autrefois si pétillant, pour faire accomplir à Elijah tout ce qu'elle voulait et il en avait toujours eu conscience. Mais aujourd'hui, elle ne jouait plus. Et il comprenait. Et il s'imagina à penser que si elle connaissait toute la vérité, les choses seraient encore bien pires. Cette pensée le fit frémir d'angoisse. Il allait devoir lui dire. Un jour. Pas tout de suite. C'était trop dur. Cette fois, il ne s'enfuirait pas. Lâche, ça lui accaparait l'esprit, mais il ne parvenait pas à lâcher ces quelques phrases de délivrance. De toute façon, ce ne serait pas un soulagement. Ni pour elle. Ni pour lui. Peut-être serait-il plus facile d'avouer la vérité, s'il parvenait d'abord à se faire pardonner l'abandon. Il se plaisait à y croire. Les questions lui barraient toute réelle réflexion. Et elle. Elle ne répondais pas, toujours plantée face à lui. Elle avait eu un mouvement de recul, comme face à un inconnu qui s'approche dangereusement d'une femme qui a peur. Elle ne réagissait. Il avait envie de l'attraper et de lui hurler de lui répondre. Parce que c'était trop dur pour lui de ne pas avoir de réponse, de comprendre qu'elle lui en voulait à ce point. Mais il ne fallait pas la brusquer à Bay. Oh non jamais, sinon elle se refermerait entièrement. Il n'avait pas oublié. Alors, il n'hurla pas. Il resta simplement figé sur place, lorsqu'il la vit se dégager la première de cette joute de regards et déambuler dans la cave à la recherche d'une arme. La voir progresser ainsi, à pas feutrés, lui noua entièrement l'estomac. Il fut pris d'une douloureuse envie de gerber ses tripes sur le sol. Elle essaya quelques pistolets. Mais ils étaient tous bien trop lourds pour ses bras fragiles. Elle prit un flingue, un peu au hasard et déposa l'argent non loin du jeune homme qui n'avait toujours pas bougé, la suivant d'un regard incertain. Il n'eut aucune réaction. Il était prit au piège dans son propre corps, ne parvenant pas à articuler ses membres pour tenter de faire un geste. Le son de sa voix, resté coincé au fond de sa gorge. Elle lui tourna le dos. Comme s'il n'était qu'un inconnu parmi tant d'autres. Elle était redevenue Bay l'inaccessible. Peut-être l'était-elle toujours restée. La Bay qu'il avait eu tant de mal à conquérir. Celle qui était parvenue à lui retourner le cerveau en quelques secondes avec son putain de regard à la con. Tout avait changé. Elle était devenue livide. Comme si elle n'était qu'une pâle copie d'elle même. Comme si la douleur l'avait ternie. Mais il la revoyait encore. Il y-a trois ans, avec sa guitare à la main assise sur le canapé du salon en compagnie de sa sœur. Elles lui jouaient leur nouveau morceau, et lui, il souriait. Et il ne l'avait jamais trouvé aussi belle qu'à cet instant là. En trois ans, elle avait grandi. Elle était devenue encore plus belle. Toute la ville s'accordait pour dire, qu'il n'y avait pas plus désirable qu'elle. Une beauté naturelle, presque innocente et naïve. Mais Bay était bien loin de l'être. Tout se lisait dans son regard. Les choses n'avaient pas été faciles.
Il ne bougeait toujours pas. Elle gravit une première marche. Une seconde. Puis elle s'arrêta, comme pour le regarder une dernière fois. Un sanglot lui barra la gorge. Il eu une nouvelle fois envie d'hurler contre cette triste réalité qui le bouffait de sa grande gueule affamée. Il eu envie aussi, d'attraper un flingue et de se le coller contre la tempe. Il avait assez de cran pour tuer une jeune femme, mais pas assez pour attenter à sa propre vie. Pourtant, il avait tenté de racheter ses fautes, de se punir même, espérant qu'au combat il finirait par être pris dans un échange de tirs. Mais il avait été épargné et il était à court d'idées pour parvenir à se racheter. Il devait la retenir. La persuader qu'il y-avait encore indéniablement quelque chose entre eux. La regarder sans défaillir. Et trouver ces putains de mots qui parviendraient enfin à la faire parler. Il la regarda. Elle était prête à reprendre sa route, froidement. Alors sans réfléchir, il lâcha une phrase en français qu'elle lui avait appris quelques années auparavant en lisant un livre français. Elle avait beaucoup ris de son accent. Il s'était faussement vexé. Elle avait sauté sur son dos, passant son visage dans le creux du coup du jeune homme. Un frisson lui parcouru l'échine. "Unie à l'océan, la goutte d'eau demeure." Elle était l'océan, il était la goutte d'eau, et il demeurait grâce à elle, grâce à son souvenir. Il marqua une pause et continua, s'approchant doucement sans avoir réellement conscience de ce qu'il faisait. "Je t'ai écrit Bay putain, jtai écris. Mais c'était trop difficile de continuer. Et arrête de me regarder comme ça, tu peux pas, non tu peux pas. Je n'arrivais pas à te regarder souffrir, à te regarder te détruire. Je connaissais tes rêves, vos rêves putain. Je pensais qu'en partant ce serait plus simple, fallait que je le fasse." Il marqua une nouvelle pause, ferma les yeux rapidement espérant qu'il allait se réveiller d'une minute à l'autre. Mais il ne rêvait pas, il devait parvenir à la retenir. "J'ai été lâche, jle sais Bay, alors s'il te plait me regarde pas comme ça, pas avec cette haine." Il s'approcha de l'escalier. Releva la tête vers elle, et remarqua une plaie ouverte sur son front, qui saignait encore visiblement. Il avança encore, il ne se trouvait plus qu'à quelques centimètres de son visage, il sentait le souffle chaud de la jeune femme, tout en continuant de scruter sa blessure. D'une minute à l'autre, elle risquait de se tirer pour de bon, et il redoutait ce moment. "Qui t'as fait ça ?"  Ajouta t-il le regard interrogateur. Il ne se doutait ni de la vie qu'elle menait aujourd'hui, ni de ce qu'elle était vraiment devenue après trois années. Et tout cela il finirait par se le reprocher. Aussi.
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MessageSujet: Re: - truth is a ball and chain.    - truth is a ball and chain.  EmptyJeu 21 Nov - 19:54


i feel like our world's been infected and somehow you left me neglected we've found our lives been changed
cause babe you lost me.
Partir, c’était simple non ? Il l’avait bien fait. Un pas après l’autre. Ne pas se retourner. Surtout ne pas se retourner. Partir c’est choisir. Et rester c’est trinquer. C’est comprendre qu’on a pas été assez à la hauteur, qu’on a pas été assez compréhensif ou assez aimant. Qu’on a pas été assez. Et elle voulait qu’il le sente, qu’il le ressente. Qu’il comprenne la souffrance qui avait été sienne. Qui était encore sienne. Il était revenu, il était revenu et il ne l’avait pas trouvé. Ca ne lui importait pas. Elle n’importait pas. Sinon il l’aurait cherché sans relâche. Jour et nuit. C’est ce qu’elle aurait. Elle l’aurait trouvé. Mais elle, elle ne serait jamais partie. Pas comme maintenant, maintenant que la drogue câline ses douleurs et apaise ses peines. Maintenant qu’elle avait cette vie, ce semblant de vie avec Porter. Un jour après l’autre. Un pas après l’autre. C’était facile. Et pourtant elle se retourna. Parce qu’elle ne pouvait pas Bay, elle pouvait pas partir comme ça. Elle ne pouvait pas lui tourner le dos sans rien dire, sans rien faire. Une dernière fois. Juste une dernière fois. Ce n’est pas tant le fait qu’il ouvre la bouche mais bien ses mots qui lui coupèrent le souffle. Français. C’était du français. C’était un souvenir. Elle s’y voyait encore, ressentait presque la douceur de sa peau lorsqu’elle avait glissée la sienne tout contre. Lorsqu’elle lui avait amoureusement murmuré la phrase dans un français on ne peut plus correct et qu’il avait cessé de râler. Parce que son souffle glissait doucement contre son cou. Parce qu’elle lui avait expliqué ce que ça signifiait. Qu’elle serait toujours là. Toujours. Elle finit par se rappeler comment respirer et ouvrit légèrement les lèvres. Biche sous les phares d’une voiture, elle le regardait approcher d’elle, son corps comme hypnotisé par le sien. Pourtant ses paroles s’insinuaient en elle comme du poison. Comment osait-il ? Comment osait-il lui ordonner quoi que ce soit? Il avait perdu ce droit. Il les avait tous perdus la concernant.

Fallait qu’il le fasse ? C’était ça ? C’était vraiment ça sa putain d’excuse ? Quel genre de repentance était-ce donc ? Une mauvaise. Une très mauvaise, telle était la réponse et elle ne sentait que rage à son égard en cet instant. Une rage à l’état pure, à l’état sauvage. De celles que vous regrettez vite. De celles qui vous transporte ailleurs. Il s’était encore avancé. Assez pour qu’elle puisse prendre conscience de la proximité de leur corps tout aussi bien que de la distance entre eux. Il n’aurait pu être plus près et était pourtant si loin. Si loin d’elle aujourd’hui. Sa colère reflua d’autant qu’il la regardait dans les yeux. Il ne fallut rien d’autre qu’un regard sur son front pour briser le sort. Elle recula vivement, cruellement consciente de sa chaleur. Son pied ripa contre la marche et elle se rattrapa tant bien que mal à la rampe, drapée dans le peu de dignité qu’il lui restait. Deux marches plus haute, elle le dominait largement et pourtant elle ne le ressentait pas de cette façon. Il l’avait ébloui. En un regard, en un souffle sur sa peau. Comme avant. Il avait toujours eu ce pouvoir sur elle. Sa beauté la ravageait, doux poison pour son cœur. Il n’avait jamais été plus beau que ce matin où elle s’était éveillée avant lui et, illuminé par les premiers rayons du soleil, il rayonnait tel un ange. Ce n’était rien en comparaison d’aujourd’hui. Ses traits s’étaient durcis, son visage se faisait plus dur, plus anguleux et il n’en était que plus beau. Elle était affreusement consciente de cette réalité.

Et elle était encore trop près. Trop près pour ne pas être tentée de passer sa main le long de sa joue pour se repaitre de sa douceur, poser ses lèvres sur les siennes pour mourir sous ses baisers. Et la réalité la frappa plus durement qu’un train lancé à pleine vitesse. Elle était toujours amoureuse de lui. Malgré la colère, malgré la douleur, les nuits blanches à s’inquiéter et les jours noirs à le haïr, elle était toujours amoureuse de lui. Ca ne pouvait pas durer. Non, ça ne pouvait pas. Elle pouvait tourner la page maintenant qu’il était là n’est ce pas ? Oui, elle pouvait. Elle devait y croire. L’espoir, ce traitre naissant en elle et mourrait aussi vite. Sans réfléchir, elle se retourna pour poser comme elle pouvait son étui sur les marches et en sortir les lettres. Ses lettres qu’elle avait tout ce temps conservé au plus près de ses rêves. Elle les attrapa jusqu’à la dernière et referma l’étui pour lui faire de nouveau face. Lui rendre, elle devait tout lui rendre. Ses lettres, ses souvenirs, son amour. Elle ne voulait plus rien. C’était trop douloureux. Aimer était trop douloureux. Il avait, ils avaient tout été pour elle et les perdre tous les deux l’avait anéanti. Elle ne perdrait plus, plus jamais. Où elle se perdrait elle-même. Elle n’était pas vraiment certaine de ne pas déjà l’être. Sa main tendue, elle baissa le regard pour le poser sur ses souvenirs. Un peu parce que c’était la dernière fois qu’elle les voyait, beaucoup parce qu’elle ne voulait pas croiser le sien. Pas assez rapide à son gout, elle s’approcha de lui, attrapa violemment sa main pour y poser les lettres. Un frisson explosa en elle réveillant toute la douceur qu’il avait pu avoir et toute la douleur qu’elle essayait vainement d’enfouir. Refermant sa main de la sienne, elle la tint fermement ainsi alors qu’elle chercha enfin son regard. Et pendant un instant, aussi court soit-il, elle lui laissa entrevoir l’étendu de sa peine, l’étendue du gouffre qui s’ouvrait en elle et qu’elle ne pouvait se permettre de ressentir. La colère n’était que camouflage, la rage leurre. Tout n’était que mascarade. Elle vivait l’enfer, l’enfer depuis qu’il était parti et c’était sa faute. Sa faute. Elle s’approchait trop près du gouffre et la perspective de sauter était bien trop tentante alors son regard redevint dur comme la pierre. – Alors ne me regarde pas. Qu’elle souffla finalement, en une réponse tardive.
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